Salut à tous, allez je commence pour un résumé de ma course.
Cela commence le petit matin du 15 Août vers 3h30, réveil tranquille avec mes compagnons de chambrée du gîte. Bon il faut dire aussi que nous étions avec le vainqueur de l'Altriman 1 mois avant, donc réveil super précis. Mais bonne sensations, je commence à préparer un peu mes affaires et direction le petit déjeuner vers 3h45. Là miracle j'arrive à manger, pain au seigle, confiture, café et pour finir un bol de Sportdéj, ça passe très bien. Je remonte dans la chambre, finis de préparer les affaires (enfin je vérifie plutôt), et hop tout dans la voiture direction le plan d'eau. Il fait nuit noire, mais aucun stress, je suis même plutôt heureux de la journée qui s'annonce.
J'arrive au plan d'eau avec mon sac et ma caisse, passage par les arbitres et direction le vélo au fond du parc. Il fait déjà 16° à 5h00 du matin, la journée s'annonce très très chaude. Là je retrouve tout le monde, discute un peu en préparant soigneusement mes affaires pour ne rien oublier sur le vélo: maillot avec barres et gels, un petit sandwich pour la collation de 10h00, les bidons, le cardio, etc... Il est déjà 5h30. J'enfile la combinaison et je suis toujours aussi heureux de prendre le départ. Je retrouve des amis de mon ancien clubs et mes parents juste avant le départ, cela me rend encore plus joyeux !!!
Direction la plage, et PAN ça y est le départ à 6h00 !!! Enfin le jour J après plusieurs mois d'entraînement, je pars à gauche (mauvais choix) je pose ma nage jusqu'à la 1ère bouée et là, big bam boum, la baston: faire passer 1000 triathlètes dans 25 m c'est un peu juste. Je perds facile 3 minutes. Je me prends une grosse béquille dans la cuisse qui ne me lâchera plus tout le long de la course. Bon je me dis calme toi ça passera, je passe la 1ère boucle dans mes temps sans forcer, au final superbe natation avec le soleil levant dans les montagnes, je me suis régaler comme on dit.
Je sors de l'eau direction le vélo où je me change, cuissards, maillot, manchettes et c'est parti pour une petite ballade de 188 kms et 3700m de dénivelé. Et le drame arriva, au pied de la côte à la sortie du parc, je perds ma pédale droite
. Bon ben je me dis c'est finis je rentre à la maison. Nonnnnnnnn, finalement des spectateurs viennent me voir, me disent de me calmer, regarde la pédale: ouf c'est le corps qui est dévissé de son axe. Je la visse avec l'aide d'un spectateur, ça passe
. Je perds un bon 5-6 min, mais je repars. L'idée de perdre une fois de plus la pédale ne me lâchera plus jusqu'au sommet de l'Izoard. Je roule le couteau entre les dents mais en me préservant un max, je finis la boucle CD en 1h40 à peu près jusqu'au rond point de Baratier. Le vainqueur de l'Altriman m'avait dit: tu moulines jusqu'au pied de l'Izoard, ce que je fais pour me préserver un max. Il fait déjà très chaud et il n'est de 9h00. Je mange sur la route de Saint André d'Embrun, arrive à Guillestre ou le petit sandwich est avalé sur la nationale. Et on se prend le vent de face, je mouline. Direction Vallée du Guil, pas de vent, je ne passe pas la plaque et continue sur ma lancée, objectif midi en haut de l'Izoard. Une barre Inkospor et hop direction le sommet, je suis bien, j'ai le sourire. Bon ben maintenant faut montée, 34x23 dans les pourcentages les plus durs après Brunissard, j'arrive à la Casse Déserte, puis le sommet. Je regarde l'heure: 12h02, c'est bon. Ravitaillement perso: barres, gels, pomme de terre et sandwichs, bidons. Il fait facile 18° au sommet
!!!!! Je descends sans manchettes, je roule dans les 70 - 75 en descente sans prendre de risques. Je mange mes pommes de terre et mes sandwichs (il est midi alors repas complets, manque juste les olives et un petit jaune en apéritif
). Direction Briançon, je me dis maintenant ta course cycliste commence. La côte des Vigneaux se passe bien, avec 5 à 6 gars dans ma roue face au vent. Heureusement un arbitre les siffle, je me retrouve donc seul et les autres aussi mais contre le vent, après tout drafting interdit (d'ailleurs chapeau aux arbitres qui ont cartonné, bravo vu le nombre de personnes en peloton). Descente sur l'Argentière en Bessée, faux plat vent de face (content d'avoir mis le prolongateur), et la côte de Pallon: 34x23 et c'est parti pour un mur à 12% sur 2,5 kms. Un petit coup de moins bien tout en haut mais ça passe. Je me retrouve avec des cyclistes qui ne font pas la course, finalement je suis encore bien. Direction l'aérodrome, paf le vent, je me pose sur le prolongateur, j'arrive à Réotier, je monte tranquille après avoir fait le plein d'eau à une fontaine. Un gel Pow....r (pas de marques
), j'attaque le retour sur Embrun. Et j'ai des jambes de folie sur le retour par Saint André d'Embrun, je me calme, il y a encore Chalvet. Ah Chalvet, au kms 178, tu te dis si je passe en haut et que je tombe pas c'est bon le vélo est finis. Une montée de 4 kms, je retrouve un copain de chambrée du gîte, il me dis je suis sec, je lui dis aller c'est bientôt finis le vélo. Nous faisons la montée ensemble, les spectateurs nous aspergent d'eau, depuis Briançon il fait 35°, j'ai déjà bu 6 ou 7 bidons. En haut de Chalvet c'est bon, je m'arrête au ravito, je prends un bidon d'eau fraîche que je bois dans la descente et je m'asperge la tête. Descente très technique, dangereuse, j’arrive au parc. Deuxième épreuve de la journée finie. 8h06 en prenant le temps de ravitailler, de faire les arrêts pipi, et en s'enflammant pas jusqu'à l'Izoard. Bon pas terrible comme temps, mais au moins je suis bien pour le marathon.
Je pose le vélo, je me change, mets la trifonction. Je regarde mon maillot cycliste: très peu de traces de sel, ça va, les sporténine font effet et je me suis super bien hydraté. Chaud devant, voilà Guigui qui part sur son épreuve: la course à pied. Oui sauf que Guigui n'a plus couru depuis un mois, il a deux tendinites dont celle du tendon d'Achille, et se pose la question: ça va le faire ??? Je pars doucement et je monte progressivement les pulsations, je ne dépasse pas 150 en CAP sur la première boucle. Je m'arrête à chaque ravitaillement et m'asperge complétement la tête, le dos et les bras, et je bois un verre d'eau à chaque fois. Un gel anticrampe au bout de 30 min, rien pas de douleurs ni au tendon ni dans les cuisses. Je regarde ma montre: 1h57 au semi-marathon, je récupère le chouchou. Je suis dans mes temps de 4h00 au marathon. Et là je me dit c'est bon, au pire tu le finis en marchant. La douleur au tendon commence à se faire sentir vers le 22ème kilomètres, je lâche un peu dans la tête, je me suis dis c'est bon je le finis en marchant si j'ai vraiment mal. Je marche dans premières montées de la boucle, j'ai vraiment mal au tendon mais c'est supportable, dès que ça descend ou sur du plat je cours. Passage dans la ville, je retrouve Eric qui m'encourage, cela me donne un petit peps, je recommence à courir. Les cuisses commencent à faire mal vers le 32 ème kms, allez plus que 10,195 kms. Retour vers le Pont Neuf, je ne me sens pas très bien, ça tourne un peu, un gel, des figues, ça repart, le tendon fait mal. Direction Baratier, je lâche dans la tête, la route est interminable, je marche, je cours, je marche. Je passe la route en marchant en regardant les automobilistes. Je passe le tapis, prend le ravito, de l'eau avec mes figues que j'avais préparé au ravitaillement personnel du semi-marathon. Allez 6 kms, ça descend mais même là le tendon me fait mal en descente et les quadriceps aussi, je cours quand même, j'arrive au pont sur la Durance. Alllleeeeezzzzzz plus que 4 kms, je retrouve la piste cendrée en marchant. Des spectateurs m'encouragent, me poussent à courir, allez c'est dans la tête, je cours. Enfin le dernier ravito que je prend pas, derniers kilomètres, je me force à le courir. Je vois le tapis, je suis dessus, plus de douleurs, je suis trop heureux, même une petite larme mais qui ne tombe pas. 9a y est je boucle le marathon en 4h38 malgré cette douleur au tendon, merci Toub, ça l'a fait.
Je franchis la ligne d'arrivée, tout se bouscule dans ma tête, je pense à trop de choses. Je l'ai finis
. Je vois mes parents, ils sont fiers, j'ai le sourire, je discute avec eux. Trop trop heureux de les voir.
Ensuite direction kiné, ostéo mais je suis bien, j'arrive à marcher, je n'ai pas de malaises (contrairement à beaucoup). Je récupère mon vélo, direction la voiture, puis retour au gîte. Je suis un vrai moulin à parole
. Je mange et gros coupe de fatigue vers 23h30, direction le lit pour une bonne nuit. La journée s'achève, je suis parmi les finishers de cette 29 ème édition qui avec la chaleur a été terrible, avec 40 % de non classé (abandons et hors délai).
Voilà pour le résumé de ma petite journée du 15 Août 2012 sur l'Embrunman.
C'est une épreuve magnifique, vraiment dur, mais je suis prêts à le refaire pour la 30 ème édition.
Guillaume